
Il est des êtres…
J’ai lu dans des journaux différents des expressions comme il est des hommes et il est des situations. Ne devrait-on pas dire : « Il y a des situations difficiles »?
Roger G., Lac-Mégantic
J’ai lu dans des journaux différents des expressions comme il est des hommes et il est des situations. Ne devrait-on pas dire : « Il y a des situations difficiles »?
Roger G., Lac-Mégantic
Cette forme, bien qu’ancienne (elle date du début du XIe siècle), est toujours courante et de bon aloi aujourd’hui, et je parie que vous l’avez déjà utilisée sans vous en apercevoir. N’avez-vous jamais lu un conte à un enfant en commençant par il était une fois? Avez-vous déjà repris le fil d’un récit en disant toujours est-il que? Les formes s’il en est et s’il en fut vous disent-elles quelque chose?
Bien que surtout littéraire, cette tournure impersonnelle permet justement de varier quand vous en avez assez d’il y a, son synonyme.
Certaines variations peuvent nous paraître un peu trop relevées pour la langue courante, mais quant à moi, cette façon de dire est si élégante, simple et facile à saisir que nous ne devrions pas nous en passer.
J’ai lu cette phrase dans La Tribune : « C’est les gens qui ont dû le convaincre. » Il me semble que cette phrase aurait dû commencer par : « Ce sont les gens… »
Normand S., Canton de Magog
J’ai lu cette phrase dans La Tribune : « C’est les gens qui ont dû le convaincre. » Il me semble que cette phrase aurait dû commencer par : « Ce sont les gens… »
Normand S., Canton de Magog
Dans les faits, les deux formes sont acceptables. En pratique, on dit plus aisément c’est, mais on écrit plus volontiers ce sont (ou c’étaient, ce seront, ce furent…).
L’accord au pluriel apparaît comme plus relevé et s’impose naturellement à l’écrit. Probablement parce qu’on peut revenir sur son texte et faire l’accord, alors qu’à l’oral, notre cerveau ne s’aperçoit pas assez vite que l’attribut est au pluriel.
Il existe plusieurs subtilités de règles permettant de garder parfois le singulier devant un nom pluriel, mais elles seraient trop longues et fastidieuses à expliquer ici. Je préfère vous envoyer directement à la Banque de dépannage linguistique de l’OQLF.
Je mentionne toutefois que c’est reste toujours singulier devant les pronoms nous et vous et lorsqu’il y a une préposition entre c’est et l’attribut (c’est à eux, c’est avec mes amis).
Perles de la semaine
Quelques perles du bac 2024 extraites du site Sauvés par le Kong. Parfois, poésie sonne comme pwésie.
- « Comment s’intitule ce poème de Rimbaud?
— Soleil est chaud [Soleil et chair]… » - « Aujourd’hui, nous allons lire le texte qui évoque la fameuse madeleine de Proust.
— Enfin une femme en littérature ! » - « À quelle maison d’édition a été publié ce livre?
— Aux éditions Posthume. » - « Comment s’intitule ce célèbre poème d’André Chénier que tu vas nous lire?
— La jeune Tartine [Tarentine]. » - « Quel poète a écrit Défense et illustration de la langue française?
— Joachim du Baileys [Bellay]. »