
Couvrez ce saint… abrégé!
J’aimerais savoir si l’abréviation des mots « saint » (St) et « sainte » (Ste) est d’usage ou s’il ne s’agit que de paresse de notre part.
Richard G., Magog
J’aimerais savoir si l’abréviation des mots « saint » (St) et « sainte » (Ste) est d’usage ou s’il ne s’agit que de paresse de notre part.
Richard G., Magog
Elle est d’usage, mais pas n’importe où ni n’importe comment.
En fait, lorsqu’on a la possibilité d’abréger un mot, peu importe celui-ci, il faudrait toujours se poser une question : est-ce vraiment nécessaire? Parce qu’il est vrai qu’on a tendance à abréger à outrance, parfois par automatisme, sans se demander s’il y a de véritable justification.
Et quelle est la principale bonne raison pour abréger? Le manque d’espace, évidemment. Voilà pourquoi saint et sainte sont souvent abrégés dans les adresses postales ou les formulaires officiels.
En presse écrite, la règle que je tente de propager au sein de mes collègues est de toujours écrire saint au long lorsque cela est possible. Je suis toutefois plus tolérant lorsqu’il s’agit du titre d’un article, car c’est dans ce contexte que le manque d’espace se fait le plus souvent sentir.
Mais je reste hésitant avec les noms propres de personnes (Christine Saint-Pierre, Marc Saint-Martin, etc.), que je préfère voir écrits au long en toutes circonstances. Je me souviens encore très bien, il y a une quinzaine d’années, d’avoir fait une entrevue avec le propriétaire de la Brûlerie de café Hubert Saint-Jean à Sherbrooke. Le commerçant avait bien pris la peine de vérifier que j’écrirais son nom sans l’abréger.
Bref, en évitant l’abréviation dans les noms de famille, on est au moins certain de ne froisser personne. Quoique j’ai un ancien collègue de travail, également artiste en arts visuels (Luc St-Jacques, pour ne pas le nommer), qui préfère que l’on abrège saint dans son nom, parce que c’est sa signature d’artiste… Et il n’est sûrement pas le seul pour qui cette abréviation ne serait aucunement offensante.
J’en profite pour vous rappeler qu’en français, l’abréviation de saint et de sainte ne requiert jamais de point et qu’elle se lie toujours par un trait d’union (lorsqu’on ne parle pas précisément du saint en tant que tel, c’est-à-dire de la personne canonisée).
C’est en anglais que l’on utilise un point. Et encore, c’est surtout aux États-Unis. En Grande-Bretagne, on considère (comme en français) que, lorsqu’on abrège un mot en gardant la dernière lettre, le point est à éviter, puisqu’il signifie que l’on a amputé la fin du mot.
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