
Encore eût-il fallu que je le susse
J’habite Genève depuis quelques années et j’utilise les transports publics quotidiennement. À bord, on peut y voir de la publicité, notamment celle-ci : « Savez-vous que… votre abonnement annuel vous donne droit à des spectacles, des matchs de hockey, des concerts? » J’ai l’impression qu’il serait plus juste de dire « saviez-vous que », mais j’aimerais avoir la confirmation. Et n’écrit-on pas des « matches »?
Geneviève D., Genève
J’habite Genève depuis quelques années et j’utilise les transports publics quotidiennement. À bord, on peut y voir de la publicité, notamment celle-ci : « Savez-vous que… votre abonnement annuel vous donne droit à des spectacles, des matchs de hockey, des concerts? » J’ai l’impression qu’il serait plus juste de dire « saviez-vous que », mais j’aimerais avoir la confirmation. Et n’écrit-on pas des « matches »?
Geneviève D., Genève
C’est un phénomène dont j’ai déjà parlé, que je pourrais baptiser le « dilemme du cliché ». Certaines tournures de phrases sont tellement bien implantées que le moindre écart sème un doute… Un doute que je connais très bien d’ailleurs.
Mais pourquoi utilise-t-on l’imparfait ici? Parce qu’en posant la question, on sait que la personne sait… puisqu’on vient de lui donner la réponse! On sous-entend donc : « Saviez-vous [avant que je vous en informe à l’instant] que… »
Mais poser la question au présent est-il forcément fautif?
Généralement, lorsqu’on pose la question savez-vous, c’est parce qu’on ne connaît pas la réponse.
Savez-vous où se trouve le musée?
Savez-vous comment faire un gaspacho?
Peut-on alors dire savez-vous au présent tout en donnant la réponse à la question? Le pire que l’on encourt, c’est que la personne réponde : « Maintenant, je le sais! » Il n’y a pas de quoi fouetter un chat.
En conclusion, si l’imparfait est plus logique, le présent, ici, n’est pas un crime. Toutefois, lorsqu’on tape les deux locutions dans Google, saviez-vous que a plus de 5 millions d’occurrences, contre 630 000 pour savez-vous que.
Un s, point
Les rectifications orthographiques (mieux connues comme la réforme de l’orthographe) répondent clairement à votre seconde question. L’Académie a en effet jugé que, si le français peut laisser entrer des mots étrangers comme match, il n’a pas à adopter les règles de grammaire étrangères, dont celles qui ont cours pour mettre les mots au pluriel.
Donc, si le pluriel de match s’écrit matches en anglais (avec un e, pour des raisons de prononciation), c’est bon pour l’anglais. Mais en français, la façon de marquer le pluriel, c’est de mettre un s, point à la ligne.
Vous trouverez un peu partout dans l’internet, notamment dans la Banque de dépannage linguistique, les quelque 300 mots qui suivent désormais cette uniformisation.
Le mot match est accepté en français, mais n’oublions pas les nombreux autres mots français existants : partie, rencontre, joute, combat, épreuve, confrontation…
Perles de la semaine
Les Coquilles d’or 2014 des journalistes de La Tribune.
Nouvelles économiques : un projet de 600 $ à Asbestos [600 000 $].
Problèmes d’odeurs au boisé Marconi : la Ville a senti le besoin d’intervenir.
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Le sirop d’érable offre les meilleures qualités, avec ses acides animés.
Il y a différents niveaux d’allergies à tout ce qui est jaune et noir : abeilles, guêpes, thons…