
Souvenirs de Bobette
Je crois que j’étais en quatrième ou cinquième année du primaire. À l’époque, la plupart des livres de lecture en classe provenaient encore de la France. L‘enseignante était donc parfois obligée de nous expliquer pourquoi, par exemple, les enfants allaient dîner alors que c’était le repas du soir.
Mais le plus beau choc culturel est probablement survenu lorsque nous avons dû lire à voix haute l’histoire d’une famille dans laquelle la petite chienne s’appelait devinez comment… Bobette. Imaginez à quel point nous, jeunes Québécois de neuf ou dix ans, avons eu du mal à garder notre sérieux…
Chez nos cousins, le prénom féminin Bobette est très rare. Sauf que les francophones d’Europe savent qu’il existe : ils ont grandi avec Bob et Bobette, une bande dessinée belge, écrite en néerlandais et traduite en français depuis 1948. Mais on utilise plus souvent Bobette comme diminutif de Bernadette que comme véritable prénom.
Bobette se rencontre également en anglais, mais il y est aussi très rare. Cette fois, c’est pour les Elizabeth qu’on y recourt comme diminutif.
Il y a cinq ans, l’entrée du mot bobettes (au pluriel) dans le Petit Robert a fait grand bruit. Je vous rassure : ce québécisme désignant un sous-vêtement masculin ou féminin couvrant le bassin est toujours considéré comme familier. On lui préfère encore caleçon, sous-vêtement ou, comme nos amis français savent si bien le faire, le mot d’origine anglaise slip. L’expression petite culotte est aussi répandue.
Malheureusement, personne n’est arrivé à mettre le doigt avec précision sur l’étymologie de bobette, qui est apparu vers 1930. Certains croient qu’il faut regarder du côté du verbe anglais to bob (flotter, balancer). Mais Jean Forest, dans son Grand glossaire des anglicismes, émet la possibilité d’un lien avec bobby socks (chaussettes courtes ou socquettes).
En anglais, to bob, c’est couper court, au carré, en parlant des cheveux. Lorenzo Proteau, dans son Français populaire au Québec et au Canada, a trouvé le verbe bober pour désigner la coupe de la queue chez certains animaux, voire leur castration.
Y aurait-il donc eu une analogie avec le fait que ces sous-vêtements ne couvrent pas la cuisse par rapport aux longs sous-vêtements d’autrefois? L’hypothèse est plausible, mais aucun document ne le certifie.
En tout cas, il ne semble pas y avoir de lien avec bobet (bobette au féminin), un mot issu de la Savoie et de la Suisse romande, qui signifie simple d’esprit, nigaud, niais. Il s’agit d’un diminutif de l’ancien français bobe, qui a désigné un bègue, puis un nigaud, et qui avait aussi le sens de tromperie.
Le Petit Larousse a également fait entrer l’expression familière faire le Bob (ou la Bobette). Diminutif du prénom Robert, le mot est devenu en Belgique un nom déposé signifiant « conducteur désigné ».
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